Conformité, Environnement et développement durable

La directive CSRD

Décryptage de la directive et de son impact !

Contexte

En 2022, le Conseil européen a officiellement adopté la directive sur les rapports de durabilité des entreprises, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). La CSRD s’établit comme le nouveau cadre de référence pour les entreprises, les guidant dans la communication de leurs performances en matière de durabilité. La France est le premier État membre de l’UE à transposer la directive CSRD en droit national. Cette transposition a été réalisée par l’ordonnance n° 2023-1142 du 6 décembre 2023.

Cette directive vient remplacer la précédente sur le reporting extra-financier (NFRD), et représente une avancée importante pour faire de l’information extra-financière un nouveau levier de la performance globale des entreprises. Elle introduit pour la première fois une obligation de reporting et de vérification d’informations normées en matière de durabilité pour une majeure partie des entreprises européennes : 50 000 entreprises seront concernées à terme

Cette évolution, associée à d’autres réglementations comme la SFDR ou la Taxonomie verte, va transformer durablement l’économie européenne et avoir des répercussions sur les autres zones économiques mondiales. 

Les directions des entreprises devront apporter des changements significatifs à la manière dont les informations relatives à la durabilité sont préparées et publiées, en veillant notamment à appliquer une vision prospective (objectifs) et rétrospective, tout en tenant compte à la fois de l'impact des activités de l'entreprise sur le monde extérieur mais aussi de l'impact externe sur le processus de création de valeur de l'entreprise (le concept de "double matérialité").

Quelles sont les entreprises concernées et les modalités d'application ?

La CSRD va concerner environ 50 000 entreprises en Europe à terme, et s'accompagne d'une mise en œuvre progressive sur plusieurs années afin de laisser le temps, notamment pour les petites et moyennes entreprises, de s’y préparer.
 

Ces nouvelles règles commenceront à s'appliquer aux différentes entreprises concernées entre 2024 et 2028 :

  • À partir du 1er janvier 2024 pour les grandes entreprises cotées (de plus de 500 employés) déjà soumises à la directive sur le reporting non financier (NFRD), avec des rapports à remettre en 2025,
     
  • À partir du 1er janvier 2025 pour toutes les grandes entreprises, actuellement non soumises à la NFRD, avec des rapports à remettre en 2026 et remplissant 2 des 3 critères suivants :
         - plus de 250 employés,
         - 50 millions € de chiffre d'affaires,
         - 25 millions € d'actifs totaux.
     
  • À partir du 1er janvier 2026 pour les PME et autres entreprises cotées en bourse (de 10 à 250 employés), les rapports devant être remis en 2027 avec une possibilité de différer leur obligation de reporting jusqu’en 2028.
     
  • À partir du 1er janvier 2028 pour les filiales européennes de sociétés mères non-européennes qui réalisent plus de 150 millions € de chiffre d’affaires en Europe.

Quelles informations doivent être intégrées au reporting ESG ?

Un des points importants apporté par la CSRD est la notion de double matérialité. Celle-ci requiert des entreprises une identification et prise en compte de leurs enjeux ESG majeurs à travers les risques et opportunités que ceux-ci peuvent entraîner pour elle, mais aussi des impacts qu’elle peut avoir sur la société et l’environnement.

Le contenu des futurs rapports ESG respectant la CSRD devra se conformer aux exigences décrites dans les ESRS (European Sustainability Reporting Standards), en cours de développement par l’EFRAG se basant sur l’architecture suivante :

  • 3 domaines de reporting

- La stratégie de l’entreprise (la stratégie et le modèle d’affaires, la gouvernance et l’analyse des principaux impacts, risques et opportunités), 
- La mise en œuvre de cette stratégie (les politiques, les objectifs, les actions et les ressources allouées), 
- La performance (les KPIs notamment de suivi de l’atteinte des objectifs).

  • 3 thèmes couverts

Il est demandé aux entreprises de reporter sur :
- Leurs enjeux environnementaux, 
- Leurs enjeux sociaux, 
- Leurs enjeux de gouvernance.

  • 3 niveaux d’information (standards de reporting)

- Les standards transverses, obligatoires pour toutes les entreprises concernées par la CSRD et applicables à compter de l’exercice de reporting 2024. Ces 13 standards couvriront les thèmes suivants :

  • Principes généraux et stratégie, gouvernance et analyse de matérialité,
  • Changement climatique, pollution, eau et ressources marines, biodiversité, utilisation des ressources et économie circulaire,
  • Effectifs (conditions de travail, égalité de traitement, respect des droits humains), les travailleurs dans la chaîne de valeur, les communautés impactées, et les consommateurs et utilisateurs finaux,
  • Gouvernance, gestion des risques, contrôle interne, et conduite des affaires.

- Les standards sectoriels, obligatoires pour toutes les entreprises concernées en fonction de leur secteur d’activité. Ces standards sont en cours de rédaction et attendus pour juin 2024 pour une utilisation effective sur l’exercice 2025.

- Les informations spécifiques à l’entreprise, selon les enjeux qu’elle considère importants et qui n’auraient pas été couverts dans le reste du rapport ESG. Ce reporting n’est pas obligatoire.

 

Toutes les informations divulguées sur la durabilité devront appliquer une vision prospective et rétrospective et devront être à la fois qualitatives et quantitatives. Elles devront également tenir compte des horizons court, moyen et long terme et considérer l'ensemble de la chaîne de valeur de l'entreprise.

Pour respecter le principe de proportionnalité, la Commission européenne adoptera des normes obligatoires de reporting ESG pour les grandes entreprises et des normes distinctes et proportionnées pour les PME.

Pour que les informations sur la durabilité soient plus faciles à rechercher par les utilisateurs des rapports ESG, les entreprises seront tenues de préparer leurs états financiers et leur rapport de gestion dans un format XHTML unique et de baliser les informations sur la durabilité, selon une taxonomie numérique.

Comment se préparer ?

Pour les entreprises déjà soumises à la déclaration annuelle de performance extra-financière (DPEF), cet exercice de reporting ne sera pas nouveau. Il requerra cependant un effort plus important en termes de collecte et consolidation de données et d’information compte tenu de l’élargissement des thèmes et indicateurs couverts par la CSRD. 

Si votre entreprise n’est pas actuellement concernée par la CSRD, voici les 3 étapes clés pour vous aider à anticiper la mise en place de l’évolution de la réglementation européenne. 

 

1 - Étendre votre veille réglementaire pour couvrir vos enjeux ESG

La réglementation étant en cours d’élaboration, il est nécessaire d’adapter votre système de veille réglementaire QHSE pour y intégrer les sujets ESG. Vous pouvez vous abonner à une plateforme de veille ESG et intégrer le contenu que vous avez identifié comme pertinent dans votre veille actuelle. 

Pour permettre une revue efficace, il sera nécessaire de pouvoir créer des tâches de conformité liées à ces exigences ou recommandations, de pouvoir les attribuer aux personnes chargées de les évaluer et de pouvoir ensuite créer les plans d’action préventifs/correctifs correspondants. Certaines entreprises se sont aidées des lignes directrices de l’ISO 26000 et/ou du GRI pour améliorer leur système de management de la durabilité.

 

2 - Identifier vos impacts et vos risques significatifs en lien avec vos enjeux ESG

Commencer dès que possible à collecter vos données ESG, pour ne pas être pris de court et vous permettre de faire rapidement un premier bilan interne en termes de :

  • Disponibilité et qualité des données et informations requises, 
  • Impacts, risques et opportunités liés à vos activités et vos implantations dans une approche de double matérialité,
  • Performance ESG. 

Comme précisé précédemment, les exigences CSRD pour le rapport ESG couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise. En conséquent la charge de travail de collecte, d’analyse et de reporting peut vite devenir importante. Pour cette étape, il pourra être nécessaire de vous faire accompagner par des cabinets de conseil spécialisés sur ces sujets et d’envisager l’acquisition d’une solution logicielle experte permettant notamment :

  • de réaliser votre cartographie de parties prenantes, 
  • de retranscrire et réaliser votre analyse de double matérialité, 
  • d’intégrer les indicateurs de reporting ESG requis par la CSRD, 
  • de mettre en place et gérer vos process internes de collecte, validation et consolidation.

 

3 - Réaliser un bilan des émissions de GES de votre entreprise 

Certaines entreprises sont déjà soumises à l’obligation de réaliser un bilan Carbone (BEGES):

  • les entreprises employant plus de 500 salariés, 
  • les entreprises situées en Outre-mer ayant plus de 250 salariés,
  • les personnes morales de droit public de plus de 250 personnes, 
  • les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants. 

Pour ces entreprises, elles pourront capitaliser sur leur dernier bilan des émissions de GES et l’étendre au scope 3 comme requis par la CSRD. Pour les autres, une première étape sur base d’un bilan Carbone sur les scopes 1 et 2 sera probablement la bonne approche, encore une fois dans une optique de prise en compte progressive de cette nouvelle réglementation par les entreprises de plus petites tailles. 

Une gestion digitalisée de la CSRD

Les plateformes Quentic et FigBytes du groupe AMCS combinent la collecte, la gestion et le calcul des données avec de puissants outils de reporting qui simplifient tous les processus QHSE et ESG. En soutenant toutes les parties prenantes AMCS, Quentic et FigBytes permettent des activités plus efficaces, plus sûres et plus durables.  

Compte tenu du temps considérable et de la quantité de données nécessaires pour un rapport CSRD, un logiciel en ligne tel que la plateforme AMCS Sustainability permet de : 

  • Simplifier la collecte des données et centraliser les informations de durabilité 
  • Automatiser la comptabilisation et le calcul des GES en temps réel 
  • Bénéficier de structures de rapport prédéfinies et d'outils pour l'évaluation de la matérialité
  • Adapter les rapports aux exigences des normes ESG individuelles, y compris les ESRS. 

La préparation à la CSRD s'initie dès maintenant. Prenez rendez-vous avec un conseiller AMCS dès maintenant pour savoir comment nous pouvons vous aider à simplifier la gestion de vos rapports de durabilité et vos programmes RSE/ESG. 

Prenez rendez-vous avec un conseiller pour découvrir comment nos solutions permettent l'optimisation de vos programmes de reporting CSRD et RSE/ESG.

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