Pourquoi la digitalisation des processus QHSE peut-elle susciter des résistances ?
J'ai longtemps essayé de comprendre les raisons pour lesquelles il y a des résistances à mettre en place et le perfectionner un système de management intégré de la QHSE. Ma conclusion est simple : il est courant d’éviter ce qu’on ne comprend pas assez bien. Étant donné que les professionnels QHSE, tout comme moi, ont généralement reçu une bonne formation en ingénierie ou en psychologie, cette formation n'inclut souvent pas de compétences en informatique et, dans le meilleur des cas, ne fournit qu'une compréhension très superficielle des solutions logicielles QHSE.
Mais dans le monde d'aujourd'hui, les entreprises, et toutes les organisations qui ont des employés, ont besoin de logiciels pour fonctionner. J'aurais du mal à nous imaginer, nous les professionnels QHSE, revenir à l'utilisation de papiers et de feuilles de calcul, à moins que le processus ne soit déjà numérisé. La digitalisation apporte des avantages évidents, et ce pour tous les processus, qu'il s'agisse de l'automatisation du marketing, de la facturation, des signatures numériques, de la collecte de données ESG ou des processus QHSE tels que la gestion des incidents, les FDS ou les audits. Et ce qui vaut pour toute nouvelle technologique, vaut également pour les logiciels QHSE : une fois la numérisation effectuée, il n'y a pas de retour en arrière. Par exemple, choisiriez-vous de vous débarrasser définitivement de votre smartphone et de revenir au téléphone fixe ?
#1 Trop informatique ou technique
Souvent, dans des projets de ce type, les équipes estiment qu'elles ne disposent pas des compétences informatiques ou techniques nécessaires. Et si c'est effectivement le cas, ils peuvent craindre que la gestion soit confiée à une personne extérieure au pôle QHSE, ce qui mettrait en péril les résultats souhaités et ferait dérailler le projet.
#2 La QHSE est un travail humain de proximité
J'entends souvent dire que la QHSE porte sur l'humain, et qu'il ne s'agit pas de logiciels, et que, par conséquent, nous ne devrions pas nous laisser distraire par des applications mobiles ou des plateformes QHSE, mais plutôt utiliser notre temps pour coacher les managers et les superviseurs ou pour former et éduquer le personnel de première ligne.
Je suis d'accord, mais il ne faut pas oublier que l'un des principaux objectifs de tout projet de digitalisation de l'ESG ou la QHSE est de gagner du temps et d'automatiser les processus manuels. Les logiciels QHSE sont conçus pour automatiser les notifications, les affectations, les rappels, les escalades et simplifier la collecte de données sur la consommation d'énergie, les observations en matière de sécurité, les presqu'accidents et les accidents, et bien plus encore. Ces tâches répétitives ne consomment-elles pas du temps qui devrait plutôt être consacré à échanger avec les collaborateurs, à les encadrer, à les former et, en fait, à effectuer le travail de proximité souhaité ? La digitalisation permettrait également de dégager plus de temps pour mettre en place votre stratégie ESG et pour planifier les choses à l'avance, sans vous presser, sans être pressé en permanence.
Un logiciel QHSE allège la charge de travail des équipes SST, ce qui leur permet de récupérer du temps consacré aux tâches administratives pour l'investir dans le leadership en sécurité pour que la QHSE devienne l'affaire de tous.
Poussons la réflexion encore plus loin : si vous disposiez de données ESG et QHSE de manière structurée, ne serait-il pas plus facile de créer les KPI que la direction et les parties prenantes ont besoin pour leurs initiatives ESG ?