Quelles informations doivent être intégrées au reporting ESG ?
Un des points importants apporté par la CSRD est la notion de double matérialité. Celle-ci requiert des entreprises une identification et prise en compte de leurs enjeux ESG majeurs à travers les risques et opportunités que ceux-ci peuvent entraîner pour elle, mais aussi des impacts qu’elle peut avoir sur la société et l’environnement.
Le contenu des futurs rapports ESG respectant la CSRD devra se conformer aux exigences décrites dans les ESRS (European Sustainability Reporting Standards), en cours de développement par l’EFRAG se basant sur l’architecture suivante :
- La stratégie de l’entreprise (la stratégie et le modèle d’affaires, la gouvernance et l’analyse des principaux impacts, risques et opportunités),
- La mise en œuvre de cette stratégie (les politiques, les objectifs, les actions et les ressources allouées),
- La performance (les KPIs notamment de suivi de l’atteinte des objectifs).
Il est demandé aux entreprises de reporter sur :
- Leurs enjeux environnementaux,
- Leurs enjeux sociaux,
- Leurs enjeux de gouvernance.
3 niveaux d’information (standards de reporting)
- Les standards transverses, obligatoires pour toutes les entreprises concernées par la CSRD et applicables à compter de l’exercice de reporting 2024. Ces 13 standards couvriront les thèmes suivants :
- Principes généraux et stratégie, gouvernance et analyse de matérialité,
- Changement climatique, pollution, eau et ressources marines, biodiversité, utilisation des ressources et économie circulaire,
- Effectifs (conditions de travail, égalité de traitement, respect des droits humains), les travailleurs dans la chaîne de valeur, les communautés impactées, et les consommateurs et utilisateurs finaux,
- Gouvernance, gestion des risques, contrôle interne, et conduite des affaires.
- Les standards sectoriels, obligatoires pour toutes les entreprises concernées en fonction de leur secteur d’activité. Ces standards sont en cours de rédaction et attendus pour juin 2024 pour une utilisation effective sur l’exercice 2025.
- Les informations spécifiques à l’entreprise, selon les enjeux qu’elle considère importants et qui n’auraient pas été couverts dans le reste du rapport ESG. Ce reporting n’est pas obligatoire.
Toutes les informations divulguées sur la durabilité devront appliquer une vision prospective et rétrospective et devront être à la fois qualitatives et quantitatives. Elles devront également tenir compte des horizons court, moyen et long terme et considérer l'ensemble de la chaîne de valeur de l'entreprise.
Pour respecter le principe de proportionnalité, la Commission européenne adoptera des normes obligatoires de reporting ESG pour les grandes entreprises et des normes distinctes et proportionnées pour les PME.
Pour que les informations sur la durabilité soient plus faciles à rechercher par les utilisateurs des rapports ESG, les entreprises seront tenues de préparer leurs états financiers et leur rapport de gestion dans un format XHTML unique et de baliser les informations sur la durabilité, selon une taxonomie numérique.